samedi 15 septembre 2012

Récit du 1er août : J+24

J+24 : Refugi de Colomers (2130m) - Coll de Sendrosa (2450m) - Arriu de Saboredo - Port de la Bonaigua - Coll de l'Estany Pedo - Estany superior del Rosari - Refugi de Gracia Airoto (2200m)
D+1545
D-1475 

Le bivouac de Colomers
Au fond, l'Ancien refuge, fermé.

Vers l'Estany Plan
Départ à 7h45. Marc qui a  "dormi" dans la salle commune du refuge nous devance de quelques minutes suivi de près par Bertand la bévue qui, faute de topo, a  visiblement décidé de suivre à distance l'Iserois expérimenté plutôt que nous. Je lui ai prêté mon topo hier soir,  il en a recopié un bon morceau, excepté bizarrement l'étape du jour... 
En somme, la mouche a changé de coche mais on ne peut pas lui en vouloir : sa confiance est ébranlée. Ce qu'il ignore c'est que Marc est bien plus rapide que lui... Nous le rattrapons temporairement à la faveur d'une erreur d'orientation de la part de Marc (à confirmer !!!).  Nous savons l'étape paumatoire, la boussole est plus que jamais autour du cou. Comme prévu nous notons  que Bertrand devant perd définitivement le contact avec Marc lors de l'ascension du col de Sendrosa. Mais au lieu de nous attendre il persiste et continue en suivant un sentier qui conduit au refuge de Saboredo. S'il avait encore le topo, il aurait su qu'il fallait en sortir en coupant tout schuss dans une forte pente à travers rhodos, pins à crochets et rochers. Comme Durian, nous ne le reverrons plus.

aperçu de la sapinière
 maudite
 Nous arrivons enfin sur la piste caillouteuse du fond de vallée. Elle se transforme en piste nettement plus carrossable. Le topo indique qu'il faut la quitter en remontant une prairie puis une forêt jusqu'à tomber sur un sentier... invisible depuis la piste bien sûr ! Nous faisons confiance aux données altimétriques, mais la piste étant peu pentue la marge d'erreur est énorme. Marc nous dira plus tard qu'il fallait quitter la piste au niveau d'un panneau touristique près duquel on trouve d'ailleurs un cairn pas innocent. En ce qui nous concerne, nous ne trouverons jamais ce sentier et nous taperons 300m d'une crapahute infernale dans le sous-bois meuble et dense de la forêt de résineux, suant sang et eau dans une pente plus que limite (infaisable sans l'aide des arbres !). Aucune photo de cette bonne heure interminable et certainement le plus difficile de toute la traversée. C'est à la boussole que nous finirons par atteindre en puisant dans nos réserves les abords du col de la Bonaigua. Au col nous retrouvons Marc qui, après avoir récupéré son sac de ravito enterré, repart avec en objectif l'abri de Gracia Airoto. Il est 13h et le soleil cogne sérieusement. Après avoir bu une canette au bar-restaurant du col, nous poussons encore 3/4 d'heure jusqu'en dessous du laquet de Boscas. Les chaussures sont vidées, les pieds séchés et le ventre rempli. La suite ne commence pas trop mal, pas vraiment de sentiers, plutôt des sentes de troupeaux, mais la navigation est facile  jusqu'au col de l'Estany Pedo.
L'Estany  et l'Estanyoletes de Garrabea

Curieux nuages venus
de nulle part...
et masquant le soleil brièvement
à l'Estany superior de Rosari
Nous pensons alors que pour 17 h nous pourrons tomber le sac... Erreur ! C'est sans compter sur un terrain excessivement traître  à partir de l'Estany Garrabea : une combinaison sans fin de rhododendrons + rochers + trous + ruisseaux + taons  très éprouvante nerveusement. Il faut sans arrêt refaire le point, sortir cartes et boussole, avec un œil sur l'altimètre et choisir entre contourner des mouvements de terrains par la droite ou la gauche ou les passer. Une horreur qui va durer jusqu'à 18h30. La pire étape depuis le début. Ça, ajouté à la partie de crapahute de midi, c'est clairement pas comme ça que nous pensions la HRP ; s'il n'y avait les quelques photos je ne retiendrais que ces galères... 

Je parie sur le pin !
Je comprends pourquoi ils l'ont
fait orange...
C'est donc écœurés et harassés mais aussi contents d'avoir vaincu les chausses-trappes  que nous atteignons l'abri métallique tout orange de Gracia Airoto. Marc s'y trouve, cool, en compagnie d'un québecois volubile à l'accent si épais que nous peinons à le comprendre, et d'un flamand venu aussi randonner seul en montagne. Ce dernier semble vivre un cauchemar à la "Project Blair Witch" : simplement parti de Salardu il y a 3 jours c'est la 2ième nuit  qu'il passe à Gracia Airoto : s'étant perdu aujourd'hui encore en montagne ! Le secteur est absolument sauvage, c'est le début de la  zone la plus "dense" en ours de notre traversée, rien d'étonnant. Nous montons la tente juste à côté avant de poser nos fesses avec délectation à la large table de pique-nique. En guise de dessert, je sors de la fontaine abreuvoir où je les avais mis à fraichir, les bien chers kit-kats acquis au refuge de Colomers : 15€ les 6 !  Diable ! Ils abusent grave quand même dans les refuges catalans ! En réalisant la piteuse affaire que nous avons faite,  nous sommes les premiers à en rire ! Faut-il être affamé pour acheter des kit-kats à 60€ le kilo !!!

La veille <<<......................... >>>Le lendemain 

5 commentaires:

  1. en fait je voulais laisser mon commentaire sur cette etape. D'abord merci à vous de m'avoir envoyer votre topo très utile, j'ai fait la hrp cet été et cette étape à était la pire en terme d'orientation

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  2. J'ai trouvé le sentier dans les sapins, marques jaunes pas mal effecée effectivement juste après le panneau touristique du parc national. Par contre je me suis perdu super vite après le port de la bonaigua, je suis arrivé au refuge de Airoto vers 20h, plein de griffures...rire

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  3. ha ! ha ! on n'avait pas été si mauvais alors ! Bien plus tard quand il est passé nous voir en Bretagne on en avait reparlé avec Marc de cette étape... Lui, en fin limier et accompagnateur en montagne qu'il était, avait su lire le paysage pour s'en sortir facilement. Il ne s'était jamais paumé comme je l'avais supposé mais avait coupé sciemment. C'est intéressant de constater que dans ce genre de situation où il faut sans arrêt intégrer des éléments multiples pour prendre les bonnes décisions, l'expérience de la montagne donne un avantage qui à la fin de la journée se traduit en griffures et en heures de marches en moins !

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  4. En tout cas cette petite tache orange dans le lointain elle en valait la peine ! C'est un lieu magique Gracia Airoto ! ;)

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  5. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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