dimanche 16 septembre 2012

Récit du 2 août : J+25

J+25 : Refugi de Gracia-Airoto(2200m) - Coll del Clot de Moredo-Bordes de Moredo -Alos de Isil(1270m)- Bordes de Pina - Coll de la Cornella-Coll de Curios- Col de Calberante(2610m) - Refugi d'Enric Pujol (2280m)
D+2160 m
D-2080 m

Du col del clot de  Moredo,
Au fond la crête frontière.
Les bordas de Moredo
miroitent.
C'est vers 7h30, l'heure habituelle, que nous quittons en premier ce refuge très bien équipé que je conseille vivement à qui voudrait vivre une expérience de méditation sauvage. Nous nous retrouvons  au Collada del Clot de Moredo, en compagnie de Marc et du québecois. Logiquement dans la descente vers  Alos de Isil, Marc prend les devants, tandis que le québecois, en mode balade,  disparait derrière nous. La descente, grisante au début de facilité ne tarde pas à se corser aux abords des Bordas de Moredo. Il est dit dans le topo qu'il faut sortir le coupe-coupe et se tailler un passage entre les 2 ravins très boisés, sans aucune visibilité,    traverser au bon endroit un torrent et enfin trouver un petit chemin qui aboutit au petit village... Une grosse galère, prévue certes, mais bien plus longue que ce que prétend le Veron : de quoi péter les plombs. Marc nous donnera plus tard sa solution alternative que nous avions bien repérée sans la prendre, hélas : peu après les bordas de Moredo, suivre vers la gauche (le seul) bon sentier filant  jusqu'à une ruine au fond du ravin nord que l'on coupe. Sur l'autre versant dénué de végétation la descente se fait sans problème  dans les pâtures par des sentes de bestiaux jusqu'au village. 
Une zygène

Un apollon des Pyrénées,
pas tout jeune !
Le vieux hameau hors du temps est tout à fait paisible, des ruelles étroites, des bois sculptés,  on s'imaginerait bien y faire un séjour en d'autres circonstances !
Transition brutale avec 2.5km de goudron puis, après la passerelle,  c'est la longue ascension ( 1200m) en plein cagnard en raison de la basse altitude : vraiment pas une heure à se trouver là ! Pour corser l'affaire,  nous subissons vers 1700 mètres des assauts de taons incroyables par leur nombre. J'en tue par moment 2 ou 3 à la fois. Il sont heureusement bien moins allergènes que leurs cousins basques, mais il est impossible de s'arrêter dans ces conditions, d'autant qu'eux aussi apprécient l'ombre et la fraîcheur !  Il est tard, l'estomac vide, plein les pattes, je suis au plus mal. Nous finissons par nous arrêter vers 1800m sous un arbrisseau. La suite n'est pas de tout repos, sans sentier et un cairnage timide,  dans des pelouses raides et des caillasses jusqu'au col de la Cornella. J'en bave. Mais pourtant l'idée fait son chemin de rejoindre Marc à l'abri Enric Pujol. Compte tenue des difficultés qui restent, nos calculs nous prédisent une arrivée vers 19h. Qu'importe, il fait beau et la promesse d'un bon lac pour se laver et d'un abri en dur pour la nuit nous motive. Nous descendons le couloir raide  sous l’œil des vautours, contournons l'estany de la Tartera trop haut ce qui nous oblige  à mettre un peu les mains pour atteindre le large col de Currios. Nous devons encore mettre un coup de rein pour atteindre le col de Calberrante. Nous sommes en mode automatique depuis un moment  après plus de 2100m de dénivelé positif mais le dénouement est proche :  après la digue rocheuse, l'abri apparait en bas, on aperçoit même quelqu'un assis à côté, Marc sans doute. 

        
Le refuge  est là en bas, au-  
dessus du déversoir du 3ième lac.
De la porte de l'abri
Après une descente à choix multiples  où fleurissent les cairns dans toutes les directions, nous atteignons enfin le déversoir du lac où Marc est en train de se  laver.. Nous l'imitons sans tarder, chassant les têtards . Peu après 19h nous voilà  enfin propres à l'abri Enric Pujol. Super soirée   dans cet abri au style haute montagne qui tire son nom d'un alpiniste catalan. La discussion à trois file  bon train sur nos traversées respectives, nos choix de matos et de logistique, notre nourriture, la difficulté de cette première semaine catalane, nos étapes à venir,  notre vie , notre boulot ( le même !  ^^ ), et enfin ce et ceux qui nous manquent... Une rencontre humaine  extra. Nous nous couchons dans les bannettes, bien au chaud, un peu plus tard que d'habitude après cette journée la plus importante en terme de dénivelé et d'efforts. Demain nos routes se sépareront : Marc obliquera   après Certascan vers le refuge de Broate en vue de faire le pic d'Estats, tandis que   nous continuerons droit vers l'Ariège par la HRP et d'autres retrouvailles !
Cuisine équipée ou presque.
  

La veille <<<......................... >>>Le lendemain

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