mercredi 12 septembre 2012

Récit du 31 juillet : J+23


J+23 : Pla de Conangles (1850m) - Port de Rius - Coll de lac de Mar - Refugi dera Restanca - Coret d'Oelhacrestada - Port de Caldes (2570m) - Refugi de Colomers (2130m)
D+1580
D-1300 
Départ  à 7h30 ce matin, décontractés pour plusieurs raisons :  d'avoir passé les étapes les plus difficiles d'après le topo, d'avoir  dépassé la moitié de la distance qui nous sépare de la Méditerranée et d'être maintenant en Catalogne, bien loin de la frontière avec la France :  gage de soleil ! Nous approchons du parc national d'Aiguestortes dans le massif des Encantats.
Lac de Rius
Lac de Mar
Nous avions marché ensemble pour les 2 étapes difficiles précédentes... Maintenant que c'est plus tranquille, les liens se désserrent et la loi de la hrp reprend le dessus : éloge de la  solitude ! Le départ est donc échelonné : Durian puis nous et enfin Bertrand  qui semble avoir du mal à se dépêtrer avec son barda ce matin. Nous prenons notre temps et finalement ce dernier nous dépasse, nous le laissons disparaitre...
Les lacs de Rius sont de toute beauté, nous rencontrons aussi d'autres randonneurs sur cette courte portion du GR11, dont un faisant la traversée est-ouest avec qui nous discutons. Nous prenons aussi un petit bain dans le lac Tort de Rius. Mauvaise idée à cette heure, ça me vide de mon énergie et j'arrive rincé au col de Lac de Mar. Nouvelle rencontre avec un randonneur solitaire, chemisette, chapeau large, chaussures basses et des panneaux solaires pliants fixés sur le dessus de son petit sac sans armatures de 40 litres. Surprise quand il nous dit qu'il fait la HRP, qu'il est parti plus d'une semaine après nous d'Hendaye : il table sur 28 jours pour la réussir, a fait le Mont Perdu au passage ... On le regarde d'un autre oeil, un peu méfiants un peu incrédules : un ultra-léger un vrai ? .... ou un plein-aux-as profitant du gîte et couvert dans chaque refuges (et donc sans tente, ni duvet, ni nourriture, ni réchaud, ni matelas à porter !).  Nous venions de rencontrer Marc et nous découvrirons qu'il appartient à la 1ère catégorie que ce soir.

Plage au lac de Mar
Lac de la Restanca
au fond la serra de Rius
Pour l'heure, ni lui ni nous n'a de temps  pour faire la causette trop longtemps, nous entamons la raide descente vers le lac de Mar. Effectivement le randonneur léger dégringole dans les rochers comme un isard, coupe les chemins et disparait en un rien de temps de notre vue. Encore un qui ne prendra pas le temps de savourer un repas chaud, allongé sur une plage de sable, devant l'eau cristalline de l'estany del Mar !
Refuge de Restanca
Nous sommes au refugi dera Restanca en debut d'après-midi. Nous y croisons Bertrand et Durian prêt à repartir : ils se sont repus au refuge et veulent maintenant atteindre celui de Colomers à 3 ou 4 heures de marche. En ce qui nous concerne nous allons prendre une canette et achetons quelques barres chocolatées. Nous retrouvons de l'énergie, assez pour décider de continuer nous aussi, il est beaucoup trop tôt pour s’arrêter ici !  Et c'est reparti pour 2 cols et plusieurs lacs que nous aurions sûrement plus appréciés si nous n'en avions pas vu déjà suffisamment depuis ce matin !


Lac de Cap deth port
Lacs entre le Coret d'Oelhacrestada
et le Port de Caldes
Nous sommes au refuge très fréquenté de Colomers à  18 heures, bizarrement, pas de Durian ni de Bertrand... Par contre nous retrouvons le randonneur en chemisette. Les gardiens acceptent de nous décerner une place à table mais  en deuxième service à 20h30... Mais c'est pratiquement l'heure où on se couche d'habitude ! En attendant nous trouvons un emplacement miraculeux pour planter la tente pas trop loin. L'occasion de goûter à une particularité peu vantée des Encantats : les moustiques, en nuées hélas !

Pleine lune : J-2
Le nouveau refuge de Colomers
 Anecdote à table, entourés d'espagnols de catalans, Après une soupe aux vermicelles , nous est servi une énorme platée de lentille aux carottes, hélas sans viande... La faute au deuxième service, pensons nous.  J'en profite et me goinfre le plus dignement qu'il m'est possible : bien amaigri comme j'ai l'air,  personne n'y prend garde. Quelle étonnement alors de voir le plat disparaitre puis remplacé par de belles  truites grillées  accompagnées d'une salade de légumes frais ! Énorme ! Bien que déjà gavé il me reste encore de la place pour leur faire honneur !  C'est à ce moment que je sens un petit tap-tap sur l'épaule : une apparition spectrale ! Bertrand, des marques de sueurs dingues sur lui et l'air hagard ! Il nous annonce qu'ils se sont perdus, ayant suivis d'autres randonneurs sans prendre garde à la direction ! 3 heures de marches en plus, son précieux topo-guide et son savon égarés. Trop tard pour manger ici, Durian sans doute agacé par la boulette est reparti en solo bivouaquer plus haut, il  devra gagner Salardu le lendemain se ravitailler ; fin d'une association de circonstance ?  Après la mousse au chocolat je sors de table le ventre lourd comme un bouteille de gaz, dehors nous discutons avec Marc qui a  mangé seul dehors sur ses provisions propres. Sympathique et super intéressant : il a habilement préparé son coup en enterrant des sacs sur le parcours à l'avance, ne prenant que des aliments hyper-caloriques  et se nourrissant en journée que d'un mélange de fruits secs. 
 Le crépuscule est magnifique, la lune, presque pleine, se lève au dessus de la crête : en la regardant je songe que nous serons à Banyuls avant la nouvelle lune : tripant ! Ça capte sur l'aire d'hélico : Carine téléphone à nos prochains ravitos que nous aurons de l'avance encore une fois.

La veille <<<......................... >>>Le lendemain 

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