samedi 6 octobre 2012

Récit du 11 août : J+34

J+34 :  Refugi Ull de Ter ( 2220m) - sous le Roc Colom (2400m) - Pla Guilhem - Refuge de Mariailles (1700m) - Peu après la cabane Arago (2130m)
D+1100m
D-1190m
De pierres, des traquets, un Canigou
Vers les Esquerdes de Rotja
Nous quittons Ull de Ter en faisant un petit signe de la main à Nils et Maibritt, les Danois, qui émergent après une nuit à la belle (ils ont jeté leur tente depuis Vielha !). Nous ne pensons pas les revoir  : ils démarrent tard le matin et comptent mettre un jour de plus que nous pour gagner Banyuls.
Cette étape encore qualifiée de classique catalane, se déroule sur des crêtes-plateaux immenses, cramées par le soleil, à la végétation très maigre où affleurent les roches calcaires claires. Le cheminement est facile, nous déroulons comme nous savons faire et les kilomètres défilent.
Sur des pierres levées comme des sentinelles, des traquets sont perchés : petits princes repus de criquets. Quelques isards, deux chiens (? ^^) errants qui les coursent, nous savons que des orages sont attendus. Effectivement ça ne tarde pas à bourgeonner au-dessus ; nous n'avons pas du tout envie de trainasser sur ce "pla" terriblement exposé. La silhouette encore lointaine du Canigou au pied duquel nous serons ce soir est notre amer, nous nous en approchons peu à peu. A midi nous nous arrêtons au collado del vent le mal nommé : pas un souffle pour nous rafraichir. Une table de pierre nous accueille ; sans les semaines précédentes, cette journée sur un grill aurait été problématique mais nous supportons ce soleil au zénith en mangeant le pic-nic, acheté à Ull de Ter : Sandwich jambon fromage, 150grs de fruits secs, 1 pomme, 1 barre chocolatée et ... 1 sucette Chuppa-Chups !
Dans le rétro depuis le col
de Roques Blanques
Descente du col de la Roquette
Pendant la descente sur le refuge de Mariailles l'orage gronde, nous essuyons quelques gouttes. Au refuge qui grouille de monde nous prenons un coca.  Nous sommes plus allergiques que jamais à une certaine limite de densité de population !  Nous  repartons donc  sous les averses chaudes, l'orage aux fesses. Il nous faudra encore 2 heures avant d’atteindre notre destination, le temps de traverser cette forêt moite, oasis de fraicheur qui tranche avec notre journée. L'orage tonne sur derrière nous sur le Pla Guilhem  : nous avons une pensée pour Nils et Maibritt partis tard et peu rapides : ils doivent s'y trouver à l'heure actuelle et bien serrer les fesses !   Nous passons à côté de l'abri Arago où nous avions, un temps, pensé passer la nuit. Il est hélas en voie d'écroulement imminent : qu'ils sont loin les refuges andorrans ! Nous prenons de l'eau au point d'eau aménagé et montons la tente sous la pluie à 16h30, sur un petit plat remarquable plus haut, lieu de regroupement nocturne d'isards, d'après les crottes nombreuses. Deux d'entre eux se rapprochent déjà de nous, aux aguets. On distingue toujours les traces d'un incendie récent (2011 ?) : les rhododendrons calcinés sont pour le moment remplacés par des genêts, espèce  pionnière.  L'orage reflue, la pluie cesse, les grondements se calment et nous bénéficions d'une soirée tranquille et paisible au pied du Canigou. Nous savons que c'est notre dernière nuit à plus de 2000 mètres, dès demain, après le sommet, nous entamerons physiquement et psychologiquement la descente des Pyrénées vers notre vie d'avant... Mais surtout demain matin, du sommet de la montagne sacrée des catalans, nous verrons... LA MER ! Toutes ces pensées continuent de palpiter dans nos têtes quand dans les duvets nous fermons les yeux.
L'orage s'est évanoui
Le Pla Guilhem est encore
bien chargé










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