mercredi 10 octobre 2012

Récit du 12 août : J+35

J+35 : Peu après la cabane Arago (2130m) - Pic du Canigou (2784m) - Refuge des Cortalets - Cabane de Pinatell - Gîte de Batère (1450m)
D+ 1005m
D- 1685m 

Du Porteille de Valmanya
Classique !
Après une nuit très douce avec un coup de vent sec, nous nous réveillons au milieu des isards. C'en est gavé jusqu'aux Plas de Cady. Nous sommes partis à 7h, dans l'espoir d'être les premiers au pic... Mais nous ne nous faisons pas trop d'illusions : l'accès par le versant opposé et le chalet des Cortalets est facile et rapide. Il y a de plus en plus de vent au fur et à mesure et le temps en plaine fait grise mine. Cette ascension remue en nous des souvenirs de nos débuts à 2 en rando il y a 10 ans avec Karine et Fred : Carine avait eu mille misères à atteindre le sommet par la fameuse cheminée Durier. 
Au pied
Passage de "La Prise" !
Une fois au sommet elle était restée assise, pétrifiée par le vertige, sans pouvoir profiter du panorama magnifique, quant à la redescente... je préfère ne pas en parler ! Cette fois, elle caracole en tête, me laissant seul dans mes méditations à partir du Porteille de Valmanya. Nous nous retrouvons à mi-hauteur du final pour partager notre émotion à côté d'une prise que je reconnais lorsque j'avais guidé le pied tremblant de Carine à la descente, il y a 10 ans : pirouette invraisemblable de ma mémoire!  Nous voilà au sommet balayé par le vent à 8h40 avec 4 ou 5 personnes montées depuis les Cortalets... 

Au fond, c'est bien la mer ...
Bretons et catalans
LA MER... au loin scintille dans une atmosphère brumeuse et chargée. Nous restons là, émus, étreints, sans un mot pour les randonneurs qui, sans cesse plus nombreux bourdonnent autour de nous. Dans un état second, nous goûtons cet instant très symbolique de la traversée comme un cru fameux. Mais il faut nous résoudre à descendre...descendre... Descendre les Pyrénées vers la mer ; nous ne serons jamais plus aussi haut. Nous croisons un nombre de randonneurs incroyable, des enfants en basket et leur papi qui traine la patte, le cœur au bord de la rupture, des familles : la procession bigarrée habituelle... Jamais il n'y aura de place pour tout le monde au pic ! Sans doute beaucoup s'arrêteront avant le sommet : la vue depuis la crête nord est déjà magnifique. Au refuge des Cortalets, un bon chocolat chaud et nous faisons connaissance avec le gardien : en apprenant notre situation il double la taille de nos parts de tarte poire-chocolat. Ça fait plaisir, et pas qu'à l'estomac. Je me sens malgré tout terriblement amaigri : gras et muscles ont disparus ! Nous repartons avec sa bénédiction, 2 sandwichs au pain bio/jambon de pays et une tablette de côte d'or de 200grs. 


Un rêve de trappeurs ?
C'est Pinatelle !
Nous poursuivons la descente, passons à côté d'une carcasse d'hélico(?) écrasée sur le sentier. Nous nous arrêtons manger à la cabane de Pinatelle tout en bois,  coquette avec ses équipements de confort. Encore 2 heures et nous sommes au gîte de Batère que nous avions réservé depuis les Esquerdes de Rotja. Nous louons une chambre pour la première et la dernière fois de la traversée, prenons une douche ( le pied !) et prenons place à table le soir en compagnie d'une famille, d'un couple de jeunes et d'une mère accompagnée de sa fille. Encore une fois, difficile de passer sous silence notre traversée en voie d'achèvement, nous n'avons pourtant pas encore assez de recul... comme si une bride ou un voile dans l'esprit  nous empêchait de trouver les mots justes pour en parler : le déphasage sans doute.
Depuis notre chambre de Batère



1 commentaire:

  1. et oui les amis : déjà 10 ans !!!
    effectivement c'est toujours poignant de repenser à cette époque (tant de sommets gravis ensemble: que des bons souvenirs!!)
    allez courage pour le descente finale jusqu'à la mer .....
    bisous
    karine(avec un K) et fred

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